Sana-kan Ven 26 Avr - 15:05
Je hochais la tête à la réponse du chevalier noir. De plus grandes créatures. Peu probable mais pas étonnant non plus. Quant à nos hôtes, cela ne faisait aucun doute.
Pas qu’il soit véritablement dangereux. Ça non. Juste le fait que leur petite vie bien ordonnée leur plait et qu’ils ne laisseront pas des nouveaux venus trop les déranger. En connaissant une parti de leurs pouvoirs et, même s’ils considèrent que l’utilisation abusive de la magie est mauvaise chose, ils n’en restent pas moi capable de l’utiliser et à ce titre, sont extrêmement dangereux. Aussi bien pour nous que pour eux.
La suite de la discussion tourna étrangement. Pour celle que j’étais en tout cas. Le plus difficile fut d’éviter de me moquer trop ouvertement aux menaces du chevalier noir. Encore un. Un de ses foutu manipulateur croyant que la magie est tout. Pourquoi faut-il que les humains soient si réticents à accepter quelque chose qu’ils ne connaissent pas ? Pourtant ils l’ont déjà fait. Mais dès qu’il y a un minimum de concret, pas moyen.
Dans un premier temps, je ne dit rien. Ma main c’était automatiquement rapprochée de mon arme avant de se laisser retomber. L’enfant comprenant que de toute façon elle n’aurait pas le temps ? Voyez ça comme vous le voulez. Puis je tournais ma tete, fixant le maitre répurgateur en soupirant. Pas un soupire désespéré, ni celui qui indique ‘’d’accord je te raconterais tout’’. Non. Loin de là. Au contraire, il était plutôt sardonique. Sans le savoir, cet homme venait de dégringoler dans le peu d’estime que j’avais pour lui.
S’attendait-il à ce que je joue le rôle de la petite fille effrayée ? Pleurant pour émouvoir ? Hélas pour lui, j’apprends. Je sais que les capacités qu’il possède et qui me désigne comme anormale ne le feront souffrir d’aucun doute, aucun remord. Aucune pitié. Maïwen en était le bon exemple. Alors, restait un autre rôle que j’avais pu observer chez les jeunes lors de ma longue vie : le défi.
Je me fis plus grande, me tenant parfaitement droite. Si les yeux de mon interrogateur était noir, perdant de leurs expressions, les miens brulaient de détermination et cachait parfaitement ma nature. Quant à mon visage ainsi que ma voix, ils devinrent plus dur, plus matures. De la main, je tapotais la sienne sur mon épaule, lui faisant comprendre que je ne fuirais pas, ne le craignait pas.
Oh. Non, tu te trompe. C’est mon monde tout entier que tu ne comprends pas. La preuve : tu me menace sans savoir grand chose… Cela t’étonne t’il si je te dis que tu n’es pas le premier manipulateur à me soupçonner d’être… je ne sais quoi ? Je n’ai pas de ‘’lien magique’’ ? Et alors ? C’est parce que ton compagnon n’en a pas non plus que tu te méfie de moi ? Tu me prends pour quoi toi aussi ? Un truc qui ne vit pas ? Et pourtant je suis là !
Ma voix était montée un plus haut.
J’ai écoutée son histoire. Je crois que ce n’est pas ton cas. Lui non plus ne c’est pas ce qu’est la magie. Dit moi, pourquoi chercher quelque chose que je ne connais pas ? Qui n’existe pas ? J’y ai un peu réfléchit déjà. Si je n’ai pas de pouvoir, pas de lien, c’est peut être tout simplement parce que ça n’existe pas chez moi !
C’est une enfant en colère qui s’adressait maintenant à Luxcis. Enfin, en apparence. Moi, je m’en amusais. Ne lâchant toujours pas son regard, attendant de voir ses réactions faciales. Mais aussi, analysant ses iris.
Etait-il étonné ? Surpris ? Tant mieux dans ce cas. Qu’il pense que ma réaction est trop mature pour mon âge s’il veut. Redevenir la moi véritable serait aussi intéressant que de garder ma forme actuelle. Cela dit, je peux vous assurer que je reste bien tranquille à coté de certain enfant armé qui patrouillent certains niveaux inferieur.
Tu m’as trouvée calme et sereine ? Dans mes gestes ? Dans mes mots ? Le monstre de tout à l’heure avait quelque chose de beau par rapport à mon ancien quotidien. Il ne s’attaquait pas non plus à moi et tu l’as dit je n’ai pas à me soucier des autres de parts leurs… étrangetés.
Un mot fort, cru. Mais qui faisait remarquer que, pour moi, c’est bien eux qui n’ont rien d’humain.
J’ai eu peur, oui. Calme, oui, sereine, jamais! Cela te parait étrange? Les enfants chez toi ne réagissent pas comme ça? Mais peuvent-ils s’estimer heureux si rien de grave n’est arrivé le temps d’une révolution ? Ont-ils réussi à dormir plus de deux heures la nuit et sans être réveillé par des bruits inquiétant plus ou moins proche et, quand ils l’ont fait, se sont-il levé la peur au ventre et se disant que ce n’est pas normal d’avoir si bien dormi ?
Je ne suis pas sereine ! Je prends sur moi. C’est simple, celui qui tremble meurt. Si je tremble, je meurs.
Mes derniers mots semblaient mettre fin à la conversation. Et servait aussi, par une nouvelle élévation de voix à prévenir que la prochaine menace sortant de la bouche de cet humain mettrait au courant le groupe. Je l’ai dit non ? Je reste calme mais pas sereine et cela se lisait maintenant vraiment sur mon visage. Ça, et ma tentative de refouler la colère, calmer le jeu et jubiler intérieurement, serrant les points, accélérant légèrement le pas et grommelant. J’avais hâte de voir sa réaction.
Un jeu… Survivre n’a rien d’un jeu…