Bonne nuit

O'Bi'Ru mit un moment avant de se décider pour choisir son lit. Il se décida finalement pour le premier par rapport à l'entrée.

Il posa son imposant sac à côté du lit, et plaça ses armes en travers du matelas, puis exécuta une rapide courbette devant. Il se dégrafa enfin de son manteau, et le plia sur ses affaires. Le pandaren se demandait si il allait oser remercier les éléments pour ce toit au dessus de sa tête, le plancher sous ses pattes, et le lit de plumes, mais après l'épisode de l'après midi, il préféra reporter sa méditation.

O'Bi'Ru s'installa sur le lit, en tailleur en non allongé. L'air lui fit du bien sur la fourrure de son torse.

Chaque jour est une aventure, médita-t-il, un chapitre, une page qui se tourne. En espérant que le livre de ma vie ne s'achève pas dans les flammes...

Tout le monde quittait la salle principale pour rejoindre les dortoirs. Toraburu suivant le mouvement. Elle avait déjà un lit dans le dortoir et espérait que personne n'aurai l'idée de s'y installer. En entrant dans la salle, elle vit que ce n'était pas le cas.

Heureuse, elle s'assit dessus, regardant Maïwen installer un paravent utilisant une couverture pour obtenir un peu d'intimité. Les autres se déshabillaient sans problèmes devant les autres et Toraburu, quand à elle, se contenta de retirer sa veste et son haut  à manche longues pour se retrouver en débardeur et de dormir; sans quitter ses lunettes. Elle était incapable de s'en séparer depuis qu'elle avait passé la porte et que la vérité s'était emparé de sa précieuse paire avant de l'envoyer sur ce monde inconnu.

Quand le dernier éveillé souffla la bougie, Toraburu avait encore du mal à s'endormir. Elle réfléchissait à cette étrange troupe d'individus et au fait que maintenant, elle n'était plus seule. Bien-sûr, elle ne savait pas ce qu'ils avaient fait pour en arriver là, mais au moins, elle avait enfin de la compagnie. une compagnie capable de la comprendre et de comprendre l'alchimie, de surcroît. Ce n'est que plus tard dans la nuit qu'elle trouva le repos en pensant aussi à ce qui allait se passer le lendemain.

Les mirettes du pandaren s'ouvrirent avec difficulté, collées qu'elles étaient durant son sommeil agité. Un goût de cendre dans la bouche, O'Bi-Ru fit tourner sa langue pâteuse et rapeuse. Une grande bouffée d'air frais vint la rafraichir lorsqu'il bailla copieusement.

Une fois les yeux ouverts, il eu soif. Preuve de bonne santé chez les pandarens, cela allait annoncer une journée normale, nonobstant le fait d'être dans un autre plan, sur un autre monde, à admirer un autre soleil et respirer un autre air. Oui, hormis tout cela, la journée s'annonçait bien.

Puis lui revint en mémoire son altercation de la veille. Pour éviter d'assombrir son humeur, O'Bi-Ru entreprit de s'occuper d'une vieille routine. Il se saisit de sa paire de lames, les sorties et les posa sur le lit devant lui. Assis en tailleur, il récupéra son nécessaire d'entretien, et commença à nettoyer délicatement les lames affutées par des gestes lents et précis, avant de tester, à l'aide d'un petit marteau, leur équilibre. Cela produisit un petit tintement aigu, comme une clochette. Il existe différentes manières de faire chanter une lame, O'Bi-Ru préférait celle-ci. Pas de combats, pas de morts, pas de sang.

Pour terminer, il enduisit un chiffon d'un peu de son alcool de fruits rouges, et frotta l'acier avec. L'odeur commença à le mettre en appétit. Il reposa une dernière fois les sabres avant de s'incliner de nouveau, les rangea, et se prépara à rejoindre la salle commune.